La quasi totalité des photographies illustrant ce site ont été faites par Carole Kuersteiner, photographe à Domdidier, Suisse.

TERRA HOMEOPATHICA

AVERTISSEMENT

Les données présentées dans ce site le sont uniquement à titre d'information et ne se substituent en aucun cas à un avis médical.

En cas de problèmes médicaux, il est recommandé de prendre contact avec votre médecin.

PREAMBULE 

Les informations qui suivent n'ont pas la prétention d'être exhaustives, meilleures, plus vraies ou plus scientifiques qu'ailleurs. Ce sont les informations qui m'ont servies à me faire l'idée la plus objective possible sur la meilleure attitude à avoir vis-à-vis de la fièvre. Ces éléments de réflexion pouvant être utiles, je les livre à la réflexion du plus grand nombre. Que les néophytes puissent en discuter avec leur médecin, et deviennent un peu plus acteurs de leur santé, plus conscients de la merveille qu'est leur organisme, et plus conscient de leurs propres ressources physiologiques.

DEFINITION

 

La définition de la fièvre varie considérablement selon les pays. Elle devrait également varier selon les individus, car une personne ayant une température habituelle à 36°C devrait être considéré comme fébrile à 37,5°C, qui est une température normale pour une personne qui a une température basale à 37°C.

 

La fièvre est en règle générale une température anormalement haute, accompagnée ou non des symptômes habituels (frissons, sueurs, sensation objective ou subjective de froid ou de chaleur, localisée ou généralisée, soif, apathie, accélération du pouls et de la respiration). Ce qui exclu de cette définition les situations ou l'élévation de température est physiologique :

- La température s'élève de façon physiologique lors d'un exercice physique suffisamment intense ou prolongé.

- La température des femmes s'élève de 0,3°C en période fertile.

- La température s'élève de 0,5°C entre le matin et le soir.

 

Nous prendrons ici comme définition, une température > 37,3°C le matin ou 37,8°C le soir.

 

 

1- La fièvre n'est pas la maladie, c'est le symptôme.

 

Si il n'y avait qu'une seule chose à faire en cas de fièvre, ce serait de chercher la cause, d'avoir un diagnostic médical.

 

2- La fièvre est habituellement une réaction saine, normale et utile de l'organisme.

 

La fièvre est l'une des premières réactions de défenses de l'organisme, en particulier contre les virus.

De nombreux virus sont thermosensibles et inactivés à partir d'une certaine température. Voici quelques études concernant ce phénomène :

1. LEBEURRIER G., « Action de températures supra et infra-optimales sur la multiplication du virus de la mosaïque du tabac dans des disques de feuilles de tabac immergés. Etude du développement viral. », C.R.Acad.Sci., 29 Juin 1964, 258 : 6579-6582.
2. KIRN. A. et BRAUNWALD J., « Sélection par passages à basse température d'un variant froid à virulence atténuée du virus vaccinal. », Ann.Inst.Pasteur, 1964, 106 : 427-437.
3. KIRN. A., BRAUNWALD J. et SCHERBER R., « Influence des températures supra-optimales sur le développement du virus vaccinal en cultures cellulaires. », Ann.Inst.Pasteur, 1965, 108 : 330-338.
4. BRAUNWALD J., DAMMRON A., « Exaltation de la virulence du virus vaccinal par passages répétés à température supra-optimale. », C.R.Acad.Sci., 9 Juin 1965, 260, 13 : 6230-6231.
5. KIRN A., DAMMRON A., BRAUNWALD J. et WURTZ R., « Relation entre la fièvre et la survie des lapins infectés avec le virus vaccinal. », C.R.Acad.Sci., 23 Août 1965, 261, 13 : 1923-1925.
6. KIRN A., SCHIEFFER K. et BRAUNWALD J., « L'hyperthermie provoquée au cours de l'encéphalite à virus vaccinal de la souris. », Ann.Inst.Pasteur, Déc. 1966, 111, 6 : 647-654.
7. LWOFF A., LWOFF M., « L'inhibition du développement du virus poliomyélitique à 39°C et le problème du rôle de l'hyperthermie dans l'évolution des infections virales. », C.R.Acad.Sci., 6 Janv. 1958, 246: 190-192.
8. LWOFF A., TOURNIER P., CARTEAUD J.P., « L'influence de l'hyperthermie provoquée sur l'infection poliomyélitique de la souris. », C.R.Acad.Sci., 1959, 248 : 1876-1878.
9. LWOFF A., TOURNIER P., LWOFF M., CATHALA F., « Influence de l'hypo- et de l'hyperthermie sur l'évolution de la poliomyélite de la souris. Relation entre neurovirulence et thermorésistance du développement viral. », C.R.Acad.Sci., 1960, 250 : 2644-2645.
10. WALLIS C. and MELNICK L., « Thermosensitivity of poliovirus. » J.Bact., Sept. 1963 , 86 : 499-504.
11. MIKHEJEVA A. and GHENDON Yu., « The influence of supra-optimal temperature on poliovirus type 1 Mahomey strain reproduction. », Arch.ges.Virusforsch., 1974, 45 : 65-77.
12. PEROL-VAUCHEZ Y., TOURNIER P., LWOFF M., « Atténuation de la virulence du virus de l'encéphalomyocardite de la souris par culture à basse température. Influence de l'hypo- et de l'hyperthermie sur l'évolution de hi maladie expérimentale. », C.R.Acad.Sci., 6 Nov.1961, 253 : 2164-2166.
13. BARON S. and BUCKLER C.E., « Protective effect of antibody or elevated temperature on intracerebral infection of mice with encephalomyocarditis virus. », J.Immunol., 1964, 93 : 45-50.
14. MARSHALL I.D., « The influence of ambient temperature on the course of myxomatosis in rabbits. », J.Hygiène, 1959, 57 : 484-490.
15. BORING W.D., ZU RHEIN G.M. and WALKER D.L., « Factors influencing host-virus interactions. II : Alteration of Coxsackie virus infection in adult mice by cold. », Proc.Soc.Exp.Biol.Med., 1956, 93 : 273-277.

 

3- Faire baisser la fièvre ne semble pas prévenir les convulsions hyperthermiques.

 

Citation du site de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie Francaise, ameli.fr :

Chez le jeune enfant, il arrive que la fièvre soit accompagnée de convulsions, qui, malgré leur caractère impressionnant, ne sont pas graves. Faire baisser la température ne semble pas prévenir leur survenue.

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/fievre-enfant/comprendre-gerer-fievre-enfant

 

Et voici quelques études montrant l'inefficacité des antipyrétiques dans la prévention des convulsions fébriles. Dans la 2ème, les fièvres associées à des convulsions semblent même réfractaires aux antipyrétiques :

1. Offringa M, Newton R, Cozijnsen MA, Nevitt SJ. Prophylactic drug management for febrile seizures in children. Cochrane Epilepsy Group, editor. Cochrane Database of Systematic Reviews. 2017 [cited 9 Apr 2018]. https://doi.org/10.1002/14651858.CD003031.pub3 PMID: 28225210
2. Rosenbloom E, Finkelstein Y, Adams-Webber T, Kozer E. Do antipyretics prevent the recurrence of febrile seizures in children? A systematic review of randomized controlled trials and meta-analysis. European Journal of Paediatric Neurology. 2013; 17: 585–588. https://doi.org/10.1016/j.ejpn.2013.04.008 PMID: 23702315
3. Mewasingh LD. Febrile seizures. BMJ Clin Evid. 2014;2014. Available: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3908738/ PMID: 24484859

 

Toutefois la prise de paracétamol semble réduire la récurrence des crises convulsives au cours d'un même épisode fébrile :

4. Murata S, Okasora K, Tanabe T, Ogino M, Yamazaki S, Oba C, et al. Acetaminophen and Febrile Seizure Recurrences During the Same Fever Episode. Pediatrics. 2018;142. https://doi.org/10.1542/peds.2018-1009 PMID: 30297499

Mais il faudrait le prendre en continu, ne pas laisser la fièvre remonter et redescendre. Car la descente rapide est tout aussi problématique que la montée thermique rapide. Et nous savons maintenat que l'organisme a besoin de la fièvre pour se défendre.

« Ce n’est pas parce que l’on atteint 41°C que l’on va convulser, c’est la vitesse avec laquelle on monte et surtout la vitesse avec laquelle on descend en température. Avec cette satanée habitude d’administrer un Doliprane et de donner un bain très frais à l’enfant, on va le faire passer de 40°C à 38°C en très peu de temps et c’est là que l’on peut favoriser les convulsions, car il y aura une pente de descente très raide ».

5. Conférence “Mieux vaut prévenir que guérir”, Entretien avec le Dr Claire Delval, Septembre 2022, citée par la "Lettre Santé Sans Filtre" du 8 février 2024.

 

4- Faire baisser la fièvre ne semble pas prévenir pas l'aggravation de la maladie initiale.

 

Il n'y a pas de raison de faire baisser la température si elle ne dépasse pas 39,5°C. Au-delà de ce seuil, aucune étude n'a étudié la question. Les recommendations étant généralement d'intervenir en cas de mauvaise tolérance.

1. Green C, Krafft H, Guyatt G, Martin D (2021) Symptomatic fever management in children: A systematic review of national and international guidelines. PLoS ONE 16(6): e0245815. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0245815 ou https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0245815

 

Les deux études citées par l'étude ci-dessus, ne montre pas de différence en terme de morbidité ou de mortalité, que la fièvre soit respectée ou pas.

2. Peters MJ, Woolfall K, Khan I, Deja E, Mouncey PR, Wulff J, et al. Permissive versus restrictive temperature thresholds in critically ill children with fever and infection: a multicentre randomized clinical pilot trial. Crit Care. 2019; 23: 69. https://doi.org/10.1186/s13054-019-2354-4 PMID: 30845977.

3. Dallimore J, Ebmeier S, Thayabaran D, Bellomo R, Bernard G, Schortgen F, et al. Effect of active temperature management on mortality in intensive care unit patients. Crit Care Resusc. 2018; 20: 150–163. PMID: 29852854.

 

Pire, faire baisser la fièvre, peut prolonger voire aggraver la maladie, 

4. AS. el-Radhi, T. Rostila, T. Vesikari, Association of high fever and short bacterial excretion after salmonellosis, Archives of Disease in Childhood, Avril 1992. Citée par la "Lettre Santé Sans Filtre" du 8 février 2024. Et qui montre un allongement de la durée des infections à Salmonelles.
5. Dr. Karen I. Plaisance Pharm.D., Dr. Suneel Kudaravalli Pharm.D., Dr. Steven S. Wasserman Ph.D., Myron M. Levine M.D., Philip A. Mackowiak M.D., Effect of Antipyretic Therapy on the Duration of Illness in Experimental Influenza A, Shigella sonnei, and Rickettsia rickettsii Infections, ACCP Journals, Janvier 2012. Citée par la "Lettre Santé Sans Filtre" du 8 février 2024. Et qui montre un allongement des symptômes grippaux.
6. MD Timothy F. Doran, MD Catherine De Angelis, BA Rosemary A. Baumgardner, ScD E. David Mellits, Acetaminophen : More Harm than good for chickenpox?, ScienceDirect, Mars 2006. Citée par la "Lettre Santé Sans Filtre" du 8 février 2024. Et qui montre un prolongement des symptômes de la varicelle.

Conclusion : les antipyrétiques semblent avoir des effets plutôt néfastes sur l'évolution de la maladie.

 

5- Certains médicaments  (les anti-inflammatoires non stéroidiens) utilisés comme anti-pyrétiques ont par eux-même des effets indésirables rares mais pouvant être graves.

 

6- Ces mêmes médicaments (AINS) peuvent favoriser la progression de la maladie initiale en particulier en cas de streptocoques ou pneunocoques, et masquer les signes d'aggravation qui pourraient alerter les parents, le médecin ou le malade lui-même.

 

Citation :

Information du 18/04/2020
Suite aux signalements de complications infectieuses graves avec les Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS) utilisés dans la fièvre ou la douleur, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a confié, en juin 2018, aux centres régionaux de pharmacovigilance de Tours et Marseille, une enquête nationale de pharmacovigilance portant sur les deux AINS les plus utilisés dans ces indications, l’ibuprofène et le kétoprofène.
Les conclusions de cette enquête suggèrent le rôle aggravant de ces AINS en cas d’infection. L’ANSM a partagé ces résultats avec ses homologues européens afin qu’une analyse collective soit engagée.
Les Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS)1  tels que l’ibuprofène et le kétoprofène font l’objet de signalements de pharmacovigilance portant sur des complications infectieuses graves.

Les centres régionaux de pharmacovigilance de Tours et Marseille ont réalisé une enquête de pharmacovigilance afin d’investiguer le risque de complications infectieuses grave associé à la prise d’un AINS chez l’adulte et l’enfant en se focalisant sur les deux AINS indiqués dans la fièvre et les douleurs légères à modérées les plus utilisés : l’ibuprofène et le kétoprofène .

L’objectif de cette enquête était de déterminer si ces complications infectieuses graves étaient favorisées par la prise de l’AINS ou si elles traduisaient l’évolution de la pathologie infectieuse initiale.


Résultats de l’enquête :
Sur l’ensemble des cas rapportés depuis l’année 2000, 337 cas de complications infectieuses avec l’ibuprofène et 49 cas avec le kétoprofène ont été retenus après avoir pris en compte uniquement les cas les plus graves chez des enfants ou des adultes (souvent jeunes) sans facteur de risque ni comorbidité. Il s’agit d’infections sévères de la peau et des tissus mous (dermohypodermites, fasciites nécrosantes,…), de sepsis, d’infections pleuro-pulmonaires (pneumonies compliquées d’abcès, de pleurésie), d’infections neurologiques (empyèmes, abcès cérébraux,…) ou ORL compliquées (cellulites, médiastinites,...), à l’origine d’hospitalisations, de séquelles voire de décès.

Ces complications infectieuses (essentiellement à Streptocoque  ou à Pneumocoque ) ont été observées après de très courtes durée de traitement (2 à 3 jours), y compris lorsque la prise d’AINS était associée à une antibiothérapie. Elles sont survenues alors que l’ibuprofène ou le kétoprofène étaient prescrits ou pris en automédication dans la fièvre mais également dans de nombreuses autres circonstances telles que des atteintes cutanées bénignes d’aspect inflammatoire (réaction locale, piqure d’insecte,…), des manifestations respiratoires (toux, infection pulmonaire,…) ou ORL (dysphagie, angine, otite,…).

L’analyse de ces cas ainsi que l’analyse des données de la littérature (études expérimentales et études de pharmaco-épidémiologie),  suggère que ces infections, en particulier à Streptocoque,  pourraient être aggravées par la prise de ces AINS.

L’enquête met également en évidence qu’il persiste une utilisation de ces AINS en cas de varicelle. L’ANSM rappelle que les AINS sont déjà connus comme pouvant être à l’origine de complications cutanées bactériennes graves (fasciite nécrosante) lorsqu’ils sont utilisés au cours de la varicelle et doivent être évités dans ce cas.

Dans ce contexte, l’ANSM souhaite mettre en garde, dès à présent, les professionnels de santé, les patients et les parents sur ce risque de complication infectieuses graves susceptibles d’avoir des conséquences sérieuses pour la santé des patients. 

https://ansm.sante.fr/actualites/anti-inflammatoires-non-steroidiens-ains-et-complications-infectieuses-graves

 

Actualisation du 27/04/2023 :

Plusieurs cas de complications infectieuses d’issue parfois fatale chez des adultes et des enfants ayant pris des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), sur prescription ou en automédication, nous ont été rapportés en mars 2023 par des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV). Ces complications peuvent survenir y compris en cas de coprescription d’antibiotiques

https://ansm.sante.fr/actualites/anti-inflammatoires-non-steroidiens-ains-et-complications-infectieuses-graves. Consulté le 08/02/2024.

 

7- Ces mêmes médicaments (AINS) peuvent également favoriser des infections opportunistes (des abcès dans l'étude citée ci-dessous) probablement parce qu'ils interfèrent avec la réponse immunitaire.

 

Titre original

Nonsteroidal Anti-Inflammatory Drug without Antibiotics for Acute Viral Infection Increases the Empyema Risk in Children: A Matched Case-Control Study.

Source

1. Le Bourgeois M, Ferroni A, Leruez-Ville M, Varon E, Thumerelle C, Brémont F, Fayon MJ, Delacourt C, Ligier C, Watier L, Guillemot D; Children, Antibiotics, Nonsteroidal Anti-inflammatory Drugs and Childhood Empyema (ChANCE) Study Group. Nonsteroidal Anti-Inflammatory Drug without Antibiotics for Acute Viral Infection Increases the Empyema Risk in Children: A Matched Case-Control Study. J Pediatr. 2016 Aug;175:47-53.e3. doi: 10.1016/j.jpeds.2016.05.025. Epub 2016 Jun 20. PMID: 27339249; PMCID: PMC7094675.

 

Traduction

Un anti-inflammatoire non stéroïdien sans antibiotique pour une infection virale aiguë augmente le risque d'empyème chez les enfants : Une étude cas-témoin appariée.

Résumé

Objectif : Etudier les facteurs de risque de l'empyème [NdT : une forme d'abcès bactérien] après une infection virale aiguë et clarifier l'association ou les associations hypothétiques entre l'empyème et certains virus et/ou l'utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

Plan de l'étude : Une étude cas-témoins a été menée dans 15 centres. Les cas et les témoins ont été recrutés dans une population source d'enfants âgés de 3 à 15 ans atteints d'infections virales aiguës entre 2006 et 2009.

Résultats : Parmi 215 empyèmes, 83 cas (enfants présentant un empyème et une infection virale aiguë dans les 15 jours précédents) ont été inclus, et 83 témoins (enfants présentant une infection virale aiguë) ont été appariés aux cas. En tenant compte de la prise de tout médicament dans les 72 heures suivant le début de l'infection virale aiguë et d'au moins 6 jours consécutifs d'utilisation d'antibiotiques et d'au moins 1 jour d'exposition aux AINS, l'analyse multivariable a retenu un risque accru d'empyème associé à l'exposition aux AINS (aOR 2,79, IC 95 % 1,4-5,58, P = 0,004), et un risque réduit associé à l'utilisation d'antibiotiques (aOR 0,32, IC 95 % 0,11-0,97, P = 0,04). Le risque d'empyème associé à l'exposition aux AINS était plus élevé chez les enfants auxquels on n'avait pas prescrit d'antibiotique et la prise d'antibiotiques diminuait ce risque chez les enfants auxquels on avait administré des AINS.

Conclusions : L'utilisation d'AINS au cours d'une infection virale aiguë est associée à un risque accru d'empyème chez les enfants, et la prise d'antibiotiques est associée à une diminution du risque. La présence d'une interaction antibiotique-AINS avec ce risque est suggérée. Ces résultats suggèrent que les AINS ne devraient pas être recommandés comme traitement antipyrétique de première ligne lors d'infections virales aiguës chez les enfants.

Mots clés : AINS ; enfants ; empyème.

 

QUAND EST-IL IMPORTANT DE FAIRE BAISSER LA FIEVRE

 

Dans tous les cas, le traitement de la cause de la fièvre est le plus important.

 

Malgré les avantages de la fièvre, on ne pourra pas laisser monter la température chez certaines personnes fragiles, car le risque serait encore plus grand :

- Chez les femmes enceintes, la fièvre en elle-même, même peu élevée, indépendamment de sa cause, peut déclencher des contractions, une fausse couche, ou un accouchement prématuré.

- Chez les personnes ayant un problème cardiaque, l'élévation de température, qu'elle soit interne (fièvre) ou externe peut être mal tolérée et mettre la vie en danger.

- Chez les enfants en bas age, il faut toujours demander conseil à son médecin.

- Chez les personnes ayant des maladies particulières aggravées par la fièvre, comme par exemple l'épilepsie, la sclérose en plaque....

- Et parce qu'il existe d'autres raisons et circonstances, et qu'il est impossible d'être exhaustif, il faut toujours demander conseil à son médecin.

 

Jusqu'à 39,5°C, si l'on ne fait pas parti d'une catégorie à risque, si la fièvre est bien tolérée, et après avis médical, la fièvre devrait être respectée. La sagesse, la prudence et l'expérience (personnelle ou d'un professionnel de santé) doivent guider le processus thérapeutique, et accompagner les processus d'autoguérison du corps sans le laisser se mettre en danger. L'idéale étant de laisser faire le corps tant que la maladie est maitrisée, et que la fièvre est bien tolérée.

 

A partir de 40°C, c'est une fièvre très élevée. Le risque associé à l'élévation de température, et la tolérance sont variables selon les individus.

 

A partir de 41°C (et avant pour les personnes sensibles ou fragiles), la fièvre peut provoquer des symptômes mettant en danger la vie de la personne : arythmie cardiaque, crises convulsives, confusion, délire, perte de conscience, coma.

 

A partir de 41,6°C, c'est une urgence vitale, il existe un risque mortel du simple fait de l'élévation de température.

 

A partir de 42,2°C, les dommages cérébraux peuvent être irréversibles.

 

Une température de 42,6°C n'est plus compatible avec la vie.

 

LA FIEVRE DU POINT DE VUE DE L'HOMEOPATHIE

 

Du point de vue de l'homéopathie, la fièvre est une réaction saine et centrifuge, de l'organisme.

- Centrifuge, pour un homéopathe, signifie qu'elle va dans de le sens de la guérison, selon les lois de Hering. C'est un phénomène qui va de l'intérieur vers l'extérieur. Et pour guérir, il ne faut jamais garder les choses à l'intérieur de soi. Que ce soit la colère, le ressentiment, la tristesse... les toxines et toxiques... les germes et virus... faute de quoi, la guérison semble complète en apparence, mais en réalité l'organisme n'est pas revenu totalement au même niveau de santé qu'avant. Il est imperceptiblement en moins bonne santé.

- Empêcher cette réaction, c'est contraindre l'organisme à garder quelque chose qu'il a besoin d'éliminer. Si nous répétons trop souvent cette contrainte, l'organisme finira par s'habituer et moins réagir. Il va manquer de réaction, et sera moins apte à guérir en totalité de ses futures affections qui risquent de devenir plus fréquentes, plus longues, ou chroniques.

 

FAIRE BAISSER LA FIEVRE SANS MEDICAMENT

 

Lorsque la fièvre est mal supportée, et que l'on veut la respecter au maximum, on peut commencer par refroidir la tête avec une vessie de glace, et une serviette interposée entre la vessie et le cuir chevelu. Car c'est souvent le système nerveux et donc le cerveau qui supporte le moins les élévations de températures. Si cette simple mesure suffit à retrouver des forces, de la clarté d'esprit, à bien tolérer la fièvre, nous pouvons la respecter. Dans le cas contraire, et si vous voulez faire baisser la fièvre de façon plus respectueuse qu'avec un médicament chimique, il y a plusieurs possibilités :

 

1- Préparation Weleda, Apis D8 + Belladonna D3, 3 granules toutes les heures ou selon les besoins.

 

2- Préparez un grand bol, en versant 2 tasses d'eau et 2 cuillères à soupe de vinaigre de cidre. Tremper une paire de chaussettes dedans, les essorer un peu et les enfiler. Envelopper vos pieds ainsi couverts dans une serviette, pour ne pas mouiller le lit. Et changer toutes les 30 à 60 minutes. La fièvre devrait baisser (sans disparaitre) dans la première heure.

 

AUTRES DOCUMENTS UTILES

 

- Société canadienne de pédiatrie. La fièvre et la prise de la température. Site internet : Soins de nos enfants. Ottawa (Canada) ; 2020.
- Haute Autorité de santé. Prise en charge de la fièvre chez l'enfant. Fiche mémo. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) : 2016.

- Collège national des pédiatres universitaires. Fièvre aiguë de l'enfant. ECN pédiatrie. 8 ème édition 2021 Elsevier Masson. Issy-les Moulineaux (France).

- https://www.santenatureinnovation.com/laissez-monter-la-fievre/